Ed 'inégalités sociales et vie augmentée"

Bonsoir,
Serait-il possible d'avoir une explication sur la question 1 et 5 de l'ED de shs sur les inégalités sociales et vie augmentée, voici les deux questions:
-1 - La citation attribuée à Steve Jobs véhicule cette idée très répandue selon laquelle nous serions tous - riches ou pauvres - égaux face à la mort. La rhétorique de cette citation tend à effacer les effets des inégalités économiques sur la santé en faisant comme si la richesse n'avait pas de conséquences réelles. En vous appuyant sur la démonstration de l'auteur montrez en quoi cette présentation des choses est inexacte.
-5- En quoi, selon l'auteur, les inégalités touchent-elles toutes, d'une façon ou d'une autre, "à la question fondamentale de l'accès socialement différencié à toutes les extensions de soi possible, à toutes les formes d'augmentation de sa réalité ou de son pouvoir sur la réalité" ?

Merci d'avance
Bonne soirée

Hello !!!

(Je trouve que les deux questions se rejoignent alors j'ai répondu en un seul bloc)

-> Pour rappel, une inégalité c’est une différence d’accès à une ressource socialement valorisée (la santé face à la maladie, la richesse face à la pauvreté, etc).
Ces inégalités peuvent être liées au niveau socio-économique, au sexe, à l’âge par exemple.

Ce que souligne ce texte, c’est qu’en réalité, nous ne sommes pas tous « égaux face à la maladie/la mort » comme aurait dit Steve Jobs.

Les auteurs du texte rappellent (page 6) que s’adapter à de nouvelles normes/conditions de vie est une tendance inhérente de l’homme (avec par exemple des lunettes si on ne voit pas bien, des vêtements si la température est froide, etc)…

(citation page 6: "L’augmentation des capacités physiologiques et cognitives par la fabrication et l’usage d’artefacts et l’élaboration de savoirs et de savoir-faire n’est donc pas une perspective d’avenir pour l’homme mais bien la définition même de l’humanité.")

(rappel premier semestre): Pour Canguilhem, être malade c’est ne pas être capable de s’adapter/ne pas avoir les ressources nécessaires pour s’adapter à de nouvelles normes.

Dans le texte d’ED (dernier paragraphe de la page 4), il y a aussi l’idée que face aux inégalités en santé, certains se disent que leur situation est surtout due à de la malchance et est uniquement le fruit du hasard mais souvent, « cela tient à des mécanismes structurels et historiquement déterminés de production d’inégalités indépendantes de leur personne ».

Pour prendre un exemple lié aux revenus : si on a de meilleurs revenus, on peut avoir accès à une nourriture de meilleure qualité. En effet, avec un plus grand budget alimentaire, on peut acheter plus de fruits et légumes, de produits frais, etc.

De ce fait, on réduit la probabilité de développer une obèsité et ainsi, on réduit les probabilités de développer une l’HTA, des problèmes rhumatologiques, etc.

Extrait de notre cours de socio de l’année dernière : « L'obésité est presque de deux fois plus répandue dans les catégories les moins favorisées (16,7 % chez les ouvriers, 16,2 % chez les employés) que dans les catégories plus aisées (8,7 % chez les cadres supérieurs). »

Extension de soi, augmentation de sa réalité, pouvoir sur la réalité -> renvoie à la capacité de l’Homme à agir sur son environnement, son mode de vie, « sa réalité ».
Agir sur sa réalité a forcément un impact sur sa santé (moins de conduites à risque, meilleur accès au soin, etc)

Mais, comme expliqué ci-dessus, cette capacité est freiné par les inégalités. Nous n’avons pas tous un même pouvoir d’action sur notre réalité puisque nous n’avons pas tous accès aux mêmes ressources.

Texte d’ED, juste avant la conclusion : « Disposer de plus d’espace, de plus de temps, de plus de confort matériel, de plus d’aide humaine, de plus de soins, de plus de connaissances, de plus d’informations sûres, de plus de possibilités de se vêtir, de se reposer ou de se divertir, c’est avoir plus de pouvoir sur le monde et sur autrui. »

J'espère que c'est un peu plus clair ! Si besoin, n'hésite pas à relancer )

Merci beaucoup pour votre réponse