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Je garde un sentiment désagréable de ne pas avoir vraiment saisi le sens de la problématique, et d'avoir du coup fait un hors sujet. J'ai l'impression de l'avoir comprise à l'envers, du genre en quoi une guérison biologique ET psychique n'est atteinte que par une prise en charge globale... Si vous pouviez m'éclairer sur ce point


L’être humain est un être biologique, social, cognitif et émotionnel. La santé s’inscrit dans ses dimensions, la maladie comme contraire de la santé également et le soin comme traitement de la maladie devrait dans l’idéal en faire autant.

PRIORITÉ : GUÉRISON BIOLOGIQUE
[b]Aspect technique souvent considéré comme suffisant même si ce n'est pas le cas[/b]
Définition de la santé de l'OMS mentionne un "état de complet bien être" bien différent de la définition du Dr Leriche et de son "silence des organes"
[u]Exemple[/u] : témoignages de personnes sorties du coma traumatisées d’avoir été traitées comme des paquets de viande sous prétexte qu’elles n’étaient objectivement pas conscientes
[b]L’aspect technique peut perdre en efficacité s’il n’est pas associé au soin subjectif[/b]
Canguilhem : c’est au patient que revient la capacité première de définir la maladie
[u]Exemple[/u] : Montaigne et ses coliques néphrétiques qui en bon malade chronique pouvait déterminer la gravité d’une nouvelle crise

La guérison biologique ne peut être complètement efficace que couplée à un intérêt porté à la subjectivité du malade.

NÉCESSITÉ : LA GUÉRISON PSYCHIQUE
[b]La guérison psychique peut avoir un impact sur la guérison biologique[/b]
Les stratégies de coping peuvent changer l’efficacité d’un traitement objectif
[u]Exemple[/u] : une stratégie de coping actif peut se révéler bénéfique quand il suffit de suivre un traitement objectif efficace mais elle peut être source d’épuisement et de découragement si ce traitement échoue, ce qui ne manquera pas d’aggraver le cas du patient
[b]Concilier guérison biologique et psychique permet à l’une d’agir quand l’autre atteint ses limites, le tout dans l’intérêt du patient[/b]
[u]Exemple [/u]: légère paralysie de Jamel Debbouze (donc échec guérison biologique) qu'il utilise pour sa posture de stand up, ses répliques de spectacle : « Les gens se demandent : Pourquoi il a toujours sa main dans sa poche ? Mais qu’est-ce que ça peut te faire du moment qu’elle est pas dans la tienne ? » Le fait qu’il parvienne à en blaguer marque une guérison psychique qui n’aurait pas été possible sans guérison, du moins stabilisation, biologique.
Les deux guérisons se complètent malgré des temporalités plus ou moins longues : la guérison psychique est souvent plus longue et plus ardue

Si la nécessité d’une prise en charge globale est reconnue dans la littérature comme permettant une guérison complète du patient, la dimension psychique est souvent dévalorisée. Les éthiques du care dénoncent le fait que le care soit spontanément associé à la condition féminine et de ce fait dévalorisé: le modèle du médecin chef bourru mais compétent dont le manque de tact est rattrapé par la gentille infirmière est toujours ancré dans les mentalités.

Je trouve donc qu’une prise en charge globale permet une guérison complète du patient dans le sens où en proposant l’ensemble des possibilités thérapeutiques tant techniques que subjectives, on laisse au patient le choix de s’attacher à telle ou telle dimension du soin selon sa temporalité, ses priorités. L’expérience de la maladie aura donc + de chance rétrospectivement d’être + intéressante pour la notion de continuité d’existence que traumatisante.

Salut !

Effectivement, je pense que tu es passée à côté du point essentiel de la problématique : on ne te demande pas de présenter les différents aspects du soin, mais d'expliquer comment le fait de les associer permet de guérir à la fois biologiquement et psychologiquement (j'espère que c'est plus clair formulé comme ça... ?)

Tes idées sont bonnes, tes exemples également (pour ce qui est de la forme il n'y a pas grand-chose à redire, et c'est plutôt une très bonne chose), cependant ce n'est pas adapté à la problématique.

Dans ton intro, tu aurais pu par exemple expliquer ce qu'est pour toi une prise en charge globale, ou quelle est la distinction entre guérisons biologique et psychologique.

Ensuite, il faut que tu expliques l'intérêt de la PEC globale pour répondre simultanément à ces deux guérisons.

Par exemple quand tu parles de coping :
-> Déjà, qu'est-ce que c'est ?
-> Ensuite, en quoi est-il important de savoir quelle stratégie adopte le patient ? : parce que ça permet d'adapter la prise en charge pour favoriser la guérison


Le texte explique que la guérison biologique n'est pas synonyme de guérison psychique, l'idée est donc de montrer dans ton argumentation que si l'on distingue les deux, on peut tout de même essayer d'agir dessus simultanément, et tu dois donc expliquer comment / pourquoi c'est important.


J'espère (avoir aidé à mieux cerner le sujet, n'hésite pas si tu as des questions !
Bon courage